Le fer à cheval sert notamment à protéger le cheval, ainsi que certaines autres bêtes de somme, contre les dangers d'un terrain trop glissant ou accidenté. Il est constitué de barres de fer qu'autrefois le maréchal-ferrant forgeait puis fixait sous la face inférieure du sabot de l'animal. Aujourd'hui, cet artisan forgeron n'a plus qu'à ajuster la « semelle » déjà assemblée et préparée, percée de huit trous, les étampures, destinés à la fixation au moyen de clous spéciaux. On utilise aussi les fers à cheval dans un jeu consistant à les lancer de façon à ce qu'ils puissent entourer des piquets d'acier plantés dans le sol ou fixés sur un socle. Ce jeu jouissait d'une assez grande popularité dans les années 1960. Encore aujourd'hui, bon nombre d'estivaliers le pratiquent sur les terrains de camping du Québec. L'origine du « lancer des fers » remonterait à l'époque de l'Empire romain, alors que les soldats passaient leur temps libre notamment à lancer les fers des chevaux qui n'étaient pas encore installés. La preuve documentée la plus ancienne de l'existence du « lancer » date de la guerre de l'indépendance des États-Unis (1775-1783). Pendant le conflit, le duc de Wellington affirma ainsi: « La bataille de la place du village fut remportée grace aux lanceurs de fers à cheval ». Au Canada, Alex McKinley créa la première ligue de fers pendant qu'il travaillait au tronçon de la ligne de chemins de fer reliant Saint-Boniface à Emerson (deux municipalités manitobaines) entre 1878 et 1883. Au Québec, le « lancer des fers » se pratique depuis le début du XXe siècle. Une « Association des clubs de fers du Québec » se forma en mai 1961. Signalons finalement le caractère symbolique hautement positif du fer à cheval, accordé dans le passé par les Québécois. Ceux-ci le considéraient comme un signe de chance, un porte-bonheur qu'ils n'hésitaient pas à clouer au-dessus du cadre d'une porte. La présente appellation fait référence à la forme de l'anse.